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POSTÉ LE 01/03/2022

Qu’est-ce que le RED-S, ce syndrome qui touche les sportifs ?

« Courir plus pour courir mieux » est une croyance très répandue. Dans une culture running qui promeut une attitude "sans excuses" envers l'entraînement, se dépasser est souvent célébré comme un signe de discipline et de force physique et mentale.

Nous nous concentrons uniquement sur l’amélioration de nos performances, sur l’atteinte de nouveaux objectifs toujours plus ambitieux ... sans considérer nos lacunes futures dues à cette recherche actuelle d’amélioration.

Cependant, même si être un sportif accompli et être à la fois en mauvaise santé semble incompatible, et pourtant cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit ; le RED-S est un syndrome qui affecte de nombreux amoureux du sport.

Le RED-S, c'est quoi ?

Le terme a été introduit par le Comité International Olympique (CIO) en 2015 pour décrire le déficit important d’apport énergétique par rapport à la dépense de cette même énergie. En clair, le sportif se dépense tellement à l’entraînement et en compétition qu’il n’arrive plus à combler cette dépense par des apports suffisants.

En effet, outre les apports nécessaires pour répondre aux besoins induits par la pratique sportive (particulièrement important dans les sports d’endurance), le corps a aussi besoin de répondre à ceux induits par les besoins élémentaires du corps ; même au repos, le corps dépense un certain nombre de calories pour faire fonctionner nos organes vitaux.

Pour répondre à ce déficit, le corps tente de compenser en puisant dans les réserves. La baisse du taux métabolique cache dans un premier temps ce manque d’apport énergétique, mais sur le long terme les conséquences sur la santé peuvent être sérieuses.

De plus, ce type de problème ne touche ni que les femmes, ni que les sportifs de haut niveau.

Le RED-S, une problématique qui touche de nombreuses ultra-traileuses

Cette problématique du manque relatif d’énergie en sport est sournoise puisqu’elle n’est pas forcément visible à court terme. C’est ce qu’explique Mimmi Kotka : « Je me rends compte que je manque de milliers de calories par semaine depuis des années. J’ai beaucoup de muscles, donc mon poids est resté normal, ce qui masquait le problème, mais mon taux de masse graisseuse était beaucoup trop faible. »

Mimmi Kotka évoque d’ailleurs ce constat : « J’ai vu toutes mes héroïnes ultra- traileuses disparaître après des carrières incroyables, mais bien trop courtes. »

Et il est vrai que lorsque l’on prend un peu de recul sur les résultats en ultra trail ces dernières années, une chose est assez frappante : chez les femmes, on remarque une domination successive, souvent très marquée, mais assez brève dans le temps. Mimmi Kotka en est un exemple, mais avant elle Caroline Chaverot a elle aussi outrageusement dominé la discipline, tout comme Rory Bosio entre 2013 et 2014 (double vainqueure de l’UTMB avec le record de l’épreuve chez les femmes en 22h37). Aujourd’hui, Courtney Dauwalter semble avoir pris le flambeau... mais jusqu’à quand ?

Crédit photo : @mimmikotka